Comment concilier logiciel Libre et inclusion numérique : l'exemple de la médiathèque de Chambéry
Publié le
16.05.2023
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La médiathèque Jean-Jacques Rousseau a organisé vendredi 21 avril et samedi 22 avril la journée du libre en partenariat avec l’association Alpinux. Découverte de logiciels libres, forums d’échanges et installation de systèmes d’exploitation Linux sur les ordinateurs du public étaient au programme.
A cette occasion, Mednum73 publie une série de trois articles sur la place du libre dans l'inclusion numérique.
Cette semaine, Valérie Torino , bibliothécaire numérique, explique comment la médiathèque Jean-Jacques Rousseau s'engage pour laisser ses usagers libres de choisir entre logiciel libre et propriétaire.
Valérie Torino : C'est un événement qui a pour but de promouvoir le logiciel libre. Il est organisé chaque année par Alpinux à la médiathèque de Chambéry depuis 13 ans.
Cette année, nous avons proposé à nos publics de tester le système d'exploitation Linux Mint dans notre espace numérique. Ce système d'exploitation n'a pas été choisi au hasard : Son affichage est similaire à Windows et sa bibliothèque de logiciels ressemble au Playstore Android.
Ces ressemblances facilitent le lien avec des systèmes d'exploitation grand public (Android ou Windows). D'ailleurs, les personnes venues tester Linux Mint sont reparties séduites.
La première journée s'est conclue par un temps d'échange sur les dangers liés à l'utilisation des systèmes d'exploitation propriétaires.
Alpinux a également mis en place une 'Install Party'. L'idée est que les usagers viennent à la médiathèque pour installer Linux sur leur ordinateur personnel. Cette année, une quinzaine d'installations ont été effectuées. Toutes ont abouti.
C'est un évènement ouvert à tous les publics mais il est important de souligner que notre sensibilisation au libre ne s'arrête pas à cette journée. Nous expliquons quotidiennement les enjeux et les bénéfices du libre aux usagers à l'occasion des formations dispensées par la médiathèque.
Comment la médiathèque inclut le libre dans ses actions d'inclusion numérique ?
Marianne Rouxin, bibliothécaire adjointe de direction à la Ville, impulse depuis des années le changement des pratiques pour promouvoir le libre. Son cheval de bataille est de laisser le droit à l'usager entre l'utilisation de solutions libres ou propriétaires.
Voici quelques exemples concrets des changements opérés en interne :
Notre approche est de parler de tout et de laisser le choix à l'usager. Par exemple, pour les initiations au traitement de texte, nous affichons au rétroprojecteur Word et Writer côte à côte. Cela permet de montrer que les interfaces sont similaires.
Cette posture fonctionne mieux auprès de publics novices. Quand on s'adresse à des personnes qui ont déjà l'habitude d'utiliser des solutions propriétaires, c'est plus compliqué.
Quels arguments employez-vous pour défendre le logiciel libre ?
La première porte d'entrée est la gratuité. Par exemple, la suite bureautique Libre Office est téléchargeable sans frais. Alors que pour un ordinateur neuf, Microsoft Office n'est parfois disponible qu'en version de démonstration limitée à 30 jours. Au delà de ce délai, l'utilisateur devra payer pour continuer d'utiliser la suite Microsoft.
La seconde porte d'entrée concerne les données personnelles. Les publics de la médiathèque sont de plus en plus inquiets à ce sujet. L'idée d'utiliser des logiciels sécurisant les données les séduit.
Le troisième argument pour défendre le libre est que c'est plus sécurisé lorsque le code est ouvert. Linux dispose d'une communauté active de développeurs. Si une faille est identifiée, tout le monde regarde sous le capot et contribue à sécuriser l'outil.
A quelles difficultés êtes-vous confrontés ?
La contrainte principale, c'est les problèmes de compatibilité des formats de fichiers. C'est pourquoi nous expliquons dans nos ateliers comment exporter des documents au format universel PDF.
Une nouvelle difficulté est qu'il est quasi impossible de procéder à un dual boot sur Linux avec Windows 11. Pour cette édition 2023 de la journée du libre, les personnes disposant d'ordinateurs sous Windows 11 ont dû effacer leur système d'exploitation pour installer Linux Mint à la place.
Quelles sont les échéances à venir ?
A cette occasion, Mednum73 publie une série de trois articles sur la place du libre dans l'inclusion numérique.
Cette semaine, Valérie Torino , bibliothécaire numérique, explique comment la médiathèque Jean-Jacques Rousseau s'engage pour laisser ses usagers libres de choisir entre logiciel libre et propriétaire.
Valérie Torino : C'est un événement qui a pour but de promouvoir le logiciel libre. Il est organisé chaque année par Alpinux à la médiathèque de Chambéry depuis 13 ans.
Cette année, nous avons proposé à nos publics de tester le système d'exploitation Linux Mint dans notre espace numérique. Ce système d'exploitation n'a pas été choisi au hasard : Son affichage est similaire à Windows et sa bibliothèque de logiciels ressemble au Playstore Android.
Ces ressemblances facilitent le lien avec des systèmes d'exploitation grand public (Android ou Windows). D'ailleurs, les personnes venues tester Linux Mint sont reparties séduites.
La première journée s'est conclue par un temps d'échange sur les dangers liés à l'utilisation des systèmes d'exploitation propriétaires.
Alpinux a également mis en place une 'Install Party'. L'idée est que les usagers viennent à la médiathèque pour installer Linux sur leur ordinateur personnel. Cette année, une quinzaine d'installations ont été effectuées. Toutes ont abouti.
C'est un évènement ouvert à tous les publics mais il est important de souligner que notre sensibilisation au libre ne s'arrête pas à cette journée. Nous expliquons quotidiennement les enjeux et les bénéfices du libre aux usagers à l'occasion des formations dispensées par la médiathèque.
Comment la médiathèque inclut le libre dans ses actions d'inclusion numérique ?
Marianne Rouxin, bibliothécaire adjointe de direction à la Ville, impulse depuis des années le changement des pratiques pour promouvoir le libre. Son cheval de bataille est de laisser le droit à l'usager entre l'utilisation de solutions libres ou propriétaires.
Voici quelques exemples concrets des changements opérés en interne :
- Les postes de l'espace numérique sont en 'dual boot'. Autrement dit, il est possible au démarrage de choisir de lancer Windows ou Linux.
- Nos initiations à la navigation Web sont sur Firefox
- Nous parlons à la fois de Qwant et Google pour initier aux moteurs de recherche
- Le moteur de recherche par défaut à la Ville est Ecosia
- Nous parlons du navigateur Internet Brave pour les ateliers smartphones
- Les initiations au traitement de texte se font sur Writer de la suite Libre Office
Notre approche est de parler de tout et de laisser le choix à l'usager. Par exemple, pour les initiations au traitement de texte, nous affichons au rétroprojecteur Word et Writer côte à côte. Cela permet de montrer que les interfaces sont similaires.
Cette posture fonctionne mieux auprès de publics novices. Quand on s'adresse à des personnes qui ont déjà l'habitude d'utiliser des solutions propriétaires, c'est plus compliqué.
Quels arguments employez-vous pour défendre le logiciel libre ?
La première porte d'entrée est la gratuité. Par exemple, la suite bureautique Libre Office est téléchargeable sans frais. Alors que pour un ordinateur neuf, Microsoft Office n'est parfois disponible qu'en version de démonstration limitée à 30 jours. Au delà de ce délai, l'utilisateur devra payer pour continuer d'utiliser la suite Microsoft.
La seconde porte d'entrée concerne les données personnelles. Les publics de la médiathèque sont de plus en plus inquiets à ce sujet. L'idée d'utiliser des logiciels sécurisant les données les séduit.
Le troisième argument pour défendre le libre est que c'est plus sécurisé lorsque le code est ouvert. Linux dispose d'une communauté active de développeurs. Si une faille est identifiée, tout le monde regarde sous le capot et contribue à sécuriser l'outil.
A quelles difficultés êtes-vous confrontés ?
La contrainte principale, c'est les problèmes de compatibilité des formats de fichiers. C'est pourquoi nous expliquons dans nos ateliers comment exporter des documents au format universel PDF.
Une nouvelle difficulté est qu'il est quasi impossible de procéder à un dual boot sur Linux avec Windows 11. Pour cette édition 2023 de la journée du libre, les personnes disposant d'ordinateurs sous Windows 11 ont dû effacer leur système d'exploitation pour installer Linux Mint à la place.
Quelles sont les échéances à venir ?
- Une intervention sur Chat GPT est prévue à la médiathèque le 27 mai à 11h. Cédric Abonnel d'Alpinux viendra nous éclairer sur son fonctionnement et répondre à toutes les questions sur cette nouvelle technologie. (Plus d'informations dans la rubrique agenda)
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Agate
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